Part 26 (1/2)

”EPILOGUES” (1895-98). Pleasant re-reading, a book to leave lying about, to look back into at odd half hours. A book of acc.u.mulations. Full of meat as a good walnut.

Heterogeneous as the following paragraphs:

”Ni la croyance en un seul Dieu, ni la morale ne sont les fondements vrais de la religion. Une religion, meme le Christianisme, n'eut jamais sur les murs qu'une influence dilatoire, l'influence d'un bras leve; elle doit recommencer son preche, non pas seulement avec chaque generation humaine, mais avec chaque phase d'une vie individuelle.

N'apportant pas des verites evidentes en soi, son enseignement oublie, elle ne laisse rien dans les ames que l'effroi du peut-etre et la honte d'etre a.s.servi a une peur ou a une esperance dont les chaines fantomales entravent non pas nos actes mais nos desirs.

”L'essence d'une religion, c'est sa litterature. Or la litterature religieuse est morte.” _Religions._

”Je veux bien que l'on me protege contre des ennemis inconnus, l'escarpe ou le cambrioleur,--mais contre moi-meme, vices ou pa.s.sions, non.”

_Madame Boulton._

”Si le cosmopolitisme litteraire gagnait encore et qu'il reussit a eteindre ce que les differences de race ont allume de haine de sang parmi les hommes, j'y verrais un gain pour la civilisation et pour l'humanite tout entiere.” _Cosmopolitisme._

”Augier! Tous les lucratifs reves de la bourgeoise econome; tous les soupirs des vierges confortables; toutes les reticences des consciences soignees; toutes les joies permises aux ventres prudents; toutes les veuleries des bourses craintives; tous les siphons conjugaux; toutes les envies de la robe montante contre les epaules nues; toutes les haines du waterproof contre la grace et contre la beaute! Augier, crinoline, parapluie, bec-de-corbin, bonnet grec....” _Augier._

”Dieu aime la melodie gregorienne, mais avec moderation. Il a soin de varier le programme quotidien des concerts celestes, dont le fond reste le plain-chant lithurgique, par des auditions de Bach, Mozart, Haendel, Haydn, 'et meme Gounod.' Dieu ignore Wagner, mais il aime la variete.”

_Le Dieu des Belges._

”La propriete n'est pas sacree; elle n'est qu'un fait acceptable comme necessaire au developpement de la liberte individuelle....

”L'abominable loi des cinquantes ans--contre laquelle Proudhon lutta en vain si courageus.e.m.e.nt--commence a faire sentir sa tyrannie. La veuve de M. Dumas a fait interdire la reprise d'Antony. Motif: son bon plaisir.

Des caprices d'heritiers peuvent d'un jour a l'autre nous priver pendant cinquante ans de toute une uvre.

”Demain les uvres de Renan, de Taine, de Verlaine, de Villiers peuvent appartenir a un cure fanatique ou a une devote stupide.” _La Propriete Litteraire._

”M. Desjardins, plus modeste, inaugure la morale artistique et murale, seconde par l'excellent M. Puvis de Chavannes qui n'y comprend rien, mais s'avoue tout de meme bien content de figurer sur les murs.”

_U.P.A.M._

”Les auteurs, 'avertis par le Public....' Il y a dans ces mots toute une esthetique, non seulement dramatique, mais democratique: Plus d'insucces. Plus de fours. Admirable invention par laquelle, sans doute, le peuple trouvera enfin l'art qui lui convient et les auteurs qu'il merite.” _Conscience Litteraire._

”Le citoyen est une variete de l'homme; variete degeneree ou primitive il est a l'homme ce que le chat de goutiere est au chat sauvage.

”Comme toutes les creations vraiment belles et n.o.blement utiles, la sociologie fut l'uvre d'un homme de genie, M. Herbert Spencer, et le principe de sa gloire.

”La saine Sociologie traite de l'evolution a travers les ages d'un groupe de metaph.o.r.es, Famille, Patrie, Etat, Societe, etc. Ces mots sont de ceux que l'on dit collectifs et qui n'ont en soi aucune signification, l'histoire les a employes de tous temps, mais la Sociologie, par d'astucieuses definitions precise leur neant tout en propageant leur culte.

”Car tout mot collectif, et d'abord ceux du vocabulaire sociologique sont l'objet d'un culte. A la Famille, a la Patrie, a l'Etat, a la Societe, on sacrifie des citoyens males et des citoyens femelles; les males en plus grand nombre; ce n'est que par intermede, en temps de greve ou d'emeute, pour essayer un nouveau fusil que l'on perfore des femelles; elles offrent au coup une cible moins defiante et plus plaisante; ce sont la d'inevitables pet.i.ts incidents de la vie politique. Le male est l'hostie ordinaire.

”Le caractere fondamental du citoyen est donc le devouement, la resignation et la stupidite; il exerce princ.i.p.alement ces qualites selon trois fonctions physiologiques, comme animal reproducteur, comme animal electoral, comme animal contribuable.

”Devenu animal electoral, le citoyen n'est pas depourvu de subtilite.

Ayant flaire, il distingue hardiment entre un opportuniste et un radical. Son ingeniosite va jusqu'a la mefiance: le mot Liberte le fait aboyer, tel un chien perdu. A l'idee qu'on va le laisser seul dans les tenebres de sa volonte, il pleure, il appelle sa mere, la Republique, son pere, l'Etat.

”Du fond de sa grange ou de son atelier, il entretient volontiers ceux qui le protegent contre lui-meme.

”Et puis songe: si tu te revoltais, il n'y aurait plus de lois, et quand tu voudrais mourir, comment ferais-tu, si le registre n'etait plus la pour accueillir ton nomme?” _Paradoxes sur le Citoyen._

”Si l'on est porte a souhaiter un deraillement, il faut parler, il faut ecrire, il faut sourire, il faut s'abstenir--c'est le grand point de toute vie civique. Les actuelles organisations sociales ont cette tare fondamentale que l'abstention legale et silencieuse les rend inermes et ridicules. Il faut empoisonner l'Autorite, lentement, en jouant. C'est si charmant de jouer et si utile au bon fonctionnement humain! Il faut se moquer. Il faut pa.s.ser, l'ironie dans les yeux, a travers les mailles des lois anti-liberales, et quand on promene a travers nos vignes, gens de France, l'idole gouvernementale, gardez-vous d'aucun acte vilain, des gros mots, des violences--rentrez chez vous, et mettez les volets. Sans avoir rien fait que de tres simple et de tres innocent vous vous reveillerez plus libres le lendemain.” _Les Faiseurs de Statues._